« La femme de Parihaka » de Witi Ihimaera, traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Mireille Vignol, est une remarquable fresque romanesque au souffle épique. Inspiré de faits réels, ce roman est une odyssée indubitablement, profondément maorie, à la frontière entre mythes et traditions, à une époque troublée mais irriguée de références et d'inspirations européennes (« Fidelio », « L’Homme au masque de fer », Shakespeare). Écrit par un géant de la littérature néo-zélandaise, auteur entre autres de « La Baleine tatouée », très joli succès de l'an passé et premier titre à avoir paru sous la nouvelle charte graphique de Au vent des îles dont les nouvelles et romans plaisent de plus en plus, il sera disponible en librairie dans une semaine.
« Plus vivant que la vie » d’Anna Dubosc, qui vient de paraître chez Quidam éditeur, constitue le troisième volet d'un tryptique commencé avec « Koumiko » (repris en poche chez le même éditeur dans sa collection Les Nomades), puis suivi de « Bruit dedans » (Quidam, 2020). Il y est question du déni qui frappe l'autrice à la mort de sa mère. Cette disparition qui, en un sens, lui a échappée, conduit Anna Dubosc à revenir sur ses pas pour donner corps à la mort de sa mère et la faire exister. Il est question ici de ce que peut l'écriture face à l'existence et à la mort, en tant qu'expérience organique et tentative d'amplification du temps et de l'espace. Et comme l’écrit Sean Rose dans « Livres Hebdo » : « Tant qu’on est vivant, les morts ne meurent pas. La preuve, ce livre ».